Villeneuve-les-Salines
L’Église de Villeneuve-les-Salines
Après le développement des ensembles de Port-Neuf et de Mireuil, le développement de la zone industrielle de Périgny, à l’est de l’agglomération rochelaise, entraîne la création de la ZUP de Villeneuve-les-Salines. Quelque 3 400 logements y sont construits à partir de 1970, mais on tente à présent de limiter la hauteur et la densité des immeubles, ainsi que de faire une place aux maisons individuelles, en bordure de quartier. L’échec constitué par l’église de Mireuil rend les responsables du diocèse particulièrement prudents. La première présence ecclésiale dans le quartier est constituée par une équipe de prêtres vivant en appartement et qui utilisent les locaux collectifs de la ZUP pour les activités paroissiales. Cependant, en 1983, le lotissement de l’ensemble immobilier arrivant à son terme, une décision doit être prise : construire sur le terrain qui a été réservé en vue d’une église – quitte à l’échanger pour un autre mieux situé – ou y renoncer à jamais. Après consultation, Mgr François Favreau prend la décision de mettre en chantier un lieu de culte qui trouvera place au milieu des équipements de la place du 14 Juillet, auprès de l’annexe de la bibliothèque municipale et du centre d’action sociale.
L’ensemble, dont les plans sont dressés par les architectes du Studio A3 – Jacques Légeron, Jean-Louis Birot et Alain Simonnet – comprend un lieu de culte, des salles de réunion ainsi qu’un logement pour les prêtres. En juillet 1984, le gros œuvre était achevé, et l’église put être utilisée pour le Noël suivant.
La Rochelle, église de Villeneuve-les-Salines : intérieur
Phot. Yves Blomme, 2008. © Yves Blomme
L’église Saint-Jean-Baptiste de Villeneuve-les-Salines s’inscrit dans le mouvement post-moderne des années 1980, qui rejette le vocabulaire architectural d’une modernité réduite à des formes pures et ascétiques. Ce mouvement écarte l’uniformité pour privilégier diversité et complexité (fig. n° 14).
Voici ce qu’écrit au sujet de cette église Gilles Ragot : « La construction d’une église post-moderne à La Rochelle, œuvre du Studio A3 mérite déjà à ce titre une attention particulière en raison de sa rareté. Si en apparence, vue de l’extérieur, cette église s’inscrit toujours dans une forme géométrique simple, un parallélépipède comme les aimaient les architectes modernes, les membres du Studio A3 s’efforcent ici d’en rompre la rigueur. Angles évidés, bardage de bois, faux tympans triangulaires, quadrillage de la façade peint en bleu, solutions de continuité et de discontinuité, tout est fait pour surprendre, déranger, dérouter et rompre toute forme de monotonie. En plan, les architectes rétablissent un déambulatoire, mais celui-ci, de largeur inégale, tourne autour de l’espace central inscrit dans un polygone irrégulier. La lumière naturelle provient d’oculi situés en haut des murs sous la charpente de bois, et la lumière artificielle de gros globes suspendus en grappes irrégulières au-dessus de l’espace central. Les architectes du Studio A3 rompent ici autant avec les formes traditionnelles de l’espace sacré qu’avec les dogmes de la modernité dont l’appropriation par l’Église avait été si lente à se développer. Œuvre singulière et d’une lecture complexe, Saint-Jean-Baptiste de Villeneuve-les-Salines est à la fois rare et précisément datée dans cette émergence de la post-modernité des années quatre-vingt. » (Extrait du livre « Un siècle de chantiers d’églises en Charente-Maritime », yves Blomme, « Un siècle de chantiers d’églises en Charente-Maritime », In Situ [En ligne], 11 | 2009, mis en ligne le 18 avril 2012, consulté le 27 juin 2018. URL : http://journals.openedition.org/insitu/5063 ; DOI : 10.4000/insitu.5063).
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Nativité de saint Jean Baptiste (Ier siècle)
L’ange Gabriel dit à Marie au jour de l’Annonciation: « Voici qu’Élisabeth, ta parente, en est à son sixième mois. » Trois mois plus tard, l’Église fête donc la naissance de Jean-Baptiste, le précurseur du Messie. Parce qu’un doute l’avait saisi, lors de l’annonce de l’ange, sur la fécondité tardive de sa femme, Zacharie, l’époux d’Élisabeth, avait perdu l’usage de la parole. La naissance de Jean lui délie sa langue afin qu’elle proclame « son nom est Jean. » Nom qui signifie, Dieu fait grâce. A Jean, Jésus rendra ce témoignage: « Parmi les enfants des femmes, il n’en est pas un de plus grand que Jean-Baptiste. » Dès avant sa naissance, Jean avait reconnu le Christ et tressailli d’allégresse en sa présence. Plus tard, il le baptisera et guidera vers lui ses meilleurs disciples, s’effaçant pour lui laisser la place « Voilà ma joie, elle est maintenant parfaite. Il faut qu’il grandisse et que je diminue. »
À part la Vierge Marie, Jean-Baptiste est le seul saint dont la liturgie célèbre la naissance, et elle le fait parce que celle-ci est étroitement liée au mystère de l’incarnation du Fils de Dieu. Dès le sein maternel, en effet, Jean est le précurseur de Jésus : sa conception prodigieuse est annoncée par l’ange à Marie, comme le signe que ‘rien n’est impossible à Dieu’ (Lc 1, 37)… (Angelus – Benoît XVI – le 24 juin 2012)
La saint Jean-Baptiste est la fête nationale de la province canadienne du Québec. Un internaute du Canada ajoute « c’est aussi la fête de tous les Canadiens français ».
La solennité de saint Jean Baptiste, précurseur du Seigneur. Rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère, il exulta de joie à la venue du salut des hommes, et sa propre naissance annonça celle du Christ Seigneur. La grâce brilla tellement en lui que le Seigneur lui-même déclara que, parmi les enfants des hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste.
Jean naît d’une vieille femme stérile. Il est au terme des Prophètes. Le Christ naît d’une jeune vierge. Il est l’avenir Dieu. La naissance de Jean affronte l’incrédulité et son père devient muet. Marie croit à la naissance du Christ et elle l’engendre par la foi.
Saint Augustin – Sermon sur la naissance de Jean Baptiste